Comment choisir son matelas ? Conseils d’experts.
Bienvenue sur Parlons Literie, le site des entreprises de la filière Literie. Cet article collaboratif fait partie de notre série « conseils d’experts ».
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Aussi étonnant que cela puisse paraître, les matelas sont des produits techniques. Et plus on monte en gamme, plus ils le sont. Cette sophistication poursuit un objectif crucial : vous apporter un confort optimal, parfaitement ajusté à vos besoins spécifiques, pour une qualité de sommeil 4 étoiles nuit après nuit.
Cependant, ce n’est pas un achat qu’on fait très fréquemment, on a donc l’impression de repartir de zéro à chaque fois qu’il s’agit de changer sa literie. Nous avons donc sollicité 4 professionnels très expérimentés pour qu’ils vous aident à y voir plus clair.
Ensemble, ils ont construit ce mini-guide qui condense leurs conseils sur les 6 critères qu’ils considèrent comme prioritaire lorsqu’on doit changer de matelas :
- Le confort du matelas
- Sa technologie
- Sa dimension
- L’indépendance de couchage
- La respirabilité du matelas
- Son prix
Confort du matelas : un choix personnel
Le confort est une notion très subjective. Chacun le perçoit, le comprend et le décrit de façon très personnelle. Ce qui constitue un matelas confortable pour une personne peut s’avérer inconfortable pour une autre.
Plusieurs facteurs influencent cette perception individuelle du confort, notamment : la morphologie de la personne (sa taille, son poids), ses préférences en matière de fermeté, ses éventuelles faiblesses dorsales ou articulaires, son « profil » de dormeur (position de sommeil, température corporelle, etc.).
« Lorsque vous allez dans un magasin pour essayer des matelas, n’hésitez pas à demander au vendeur qu’il vous prête un « bon oreiller ». Les oreillers qui sont posés sur les matelas d’essai sont souvent des produits basiques ; et dans tous les cas, ils ne sont pas ajustés à votre propre morphologie. Or, l’oreiller contribue énormément à ajuster la position de votre corps une fois allongé. Alors, empruntez un oreiller de qualité pour tester pour votre futur matelas, c’est un élément-clé pour ne pas vous tromper ».
Trouver le juste compromis
Ainsi, lorsqu’on veut changer de matelas, l’enjeu est de trouver celui dont le confort répond pleinement à vos besoins. Et quand on dort en couple, l’objectif est de trouver le meilleur compromis entre les besoins de confort de chacun. C’est pour cela qu’il faut toujours aller essayer les matelas à 2, comparer plusieurs modèles, et à chaque fois prendre le temps de s’allonger et d’échanger ses impressions. Être conseillé par un vendeur s’avère toujours très utile : les modèles sont nombreux, il saura vous orienter plus rapidement vers les options les mieux adaptées à votre besoin.
Le confort est donc une notion très subjective mais il y a deux critères objectifs assez faciles à évaluer :
- La bonne réponse ergonomique du matelas : sa capacité à s’ajuster parfaitement à votre corps – de la tête jusqu’aux pieds – sans qu’il n’y ait de rupture de contact.
- La capacité du matelas à faciliter vos mouvements ou à en réduire le nombre, dans le but d’éviter les micro-réveils.
Tester l’ergonomie du matelas
Comment tester la bonne réponse ergonomique d’un matelas ? Simplement en s’allongeant dessus dans votre position habituelle de sommeil et en vérifiant deux points :
- Il n’y a pas de rupture de contact entre vous et le matelas. Prenons un exemple : si vous dormez sur le dos, vérifiez que le bas du dos – juste au-dessus du bassin – est bien en contact avec le matelas. Astuce : essayez de passer la main entre le bas du dos et le matelas. Si vous y arrivez, c’est mauvais signe, le bas du dos n’est pas soutenu, vous risquez de créer des points de tension musculaire qui génèrent des douleurs et perturbent le sommeil. Autre exemple : si vous dormez sur le côté, vérifiez que votre épaule pénètre suffisamment dans le matelas afin que votre flanc soit lui aussi correctement soutenu.
- Le matelas favorise le bon alignement de votre corps. Ni concave, ni convexe, votre colonne vertébrale doit reposer de façon naturelle, sans courbure. Pour le vérifier, vous avez besoin d’aide : demandez à votre conjoint ou encore au conseiller du magasin de prendre deux ou trois mètres de recul pour contrôler de visu ce point d’alignement.
« Ne vous fiez pas à des notions imprécises comme les indications de fermeté (ferme, très ferme, équilibré, souple) qui sont parfois indiquées sur les vignettes des matelas ou dans les descriptifs des produits. Le seul juge de paix, c’est le résultat de votre essai : c’est lui qui permettra de réussir votre achat ».
Vérifier sa capacité d’accompagnement du mouvement
Lorsque vous faites vos essais en magasin, vous devez en priorité essayer les différents modèles dans votre position favorite – sur le dos, sur le côté ou sur le ventre.
Après avoir évalué l’ergonomie du matelas, changez de position : sur le dos, puis sur le côté, en vous tournant par la gauche puis par la droite. N’hésitez pas à répéter la manœuvre plusieurs fois.
Si changer de position s’avère difficile, si cela réclame des efforts, ce n’est pas bon signe. Vos mouvements doivent être le plus fluide possible pour ne pas venir contrarier votre sommeil et éviter toute tension musculaire.
Cette démarche tend à favoriser les modèles qui offrent un accueil relativement ferme. Si on préfère malgré tout un accueil moelleux, ils existent désormais de nombreux matelas qui intègrent une mousse viscoélastique en couche haute, au sein du garnissage. Le mouvement est moins simple mais l’allègement des pressions réduit le besoin de bouger : une autre façon de réduire les micro-réveils.
En d’autres termes, l’enjeu est de trouver le modèle qui vous apporte à la fois une réelle impression de confort et une grande facilité de mouvement.
L’essai est donc déterminant : lui seul peut vous guider vers le choix du bon matelas, celui qui vous convient parfaitement. Assurez-vous de tester plusieurs matelas différents, au moins trois ou quatre, dans la fourchette de budget que vous vous êtes fixés. Testez à deux et restez allongés au moins 1 à 2 minutes pour chaque modèle que vous essayez.
« Dès que vous montez un peu dans les gammes, et cela quelle que soit la technologie, votre matelas peut comporter plusieurs zones de confort en fonction de la partie du corps qu’elles soutiennent. Les épaules et le bassin bénéficient ainsi d’un soutien plus ferme, le dos et les jambes d’un soutien plus moelleux. Un matelas peut contenir 3, 5, voire 7 zones. Si vous recherchez un matelas capable de s’ajuster avec précision à votre morphologie, c’est une option très efficace. Attention, un multizone n’est pas forcément réversible recto-verso ou tête-pied : à vérifier auprès du vendeur ».
Technologie du matelas : l’essentiel à savoir.
Sur le marché de la literie, on se réfère fréquemment aux différentes technologies que le matelas intègre. C’est important de les connaître et de comprendre leurs spécificités, même si pour Parlons Literie, ce n’est pas un critère de choix en soi : l’important est de trouver le matelas qui vous apporte l’ergonomie la plus adaptée, quelle que soit la technologie utilisée.
Prenons le temps de vous les présenter succinctement.
- Les matelas en mousse. L’entrée de gamme est la mousse polyéther, peu respirante, peu endurante, à réserver aux couchages d’appoint. Le matelas en mousse polyuréthane est bien plus sophistiqué, c’est d’ailleurs la technologie la plus vendue en France, en raison de son très bon rapport qualité / prix. Il existe des mousses HD (Haute Densité), qui sont surpassées par les mousses HR (Haute Résilience), plus performantes dans la durée, plus respirante également.
- Les matelas en mousse à mémoire de forme. C’est la toute dernière génération de mousse à avoir été introduite sur le marché. Cette mousse est viscoélastique, elle a la capacité de s’adapter au millimètre à la forme de votre corps – et à ses mouvements ! Elle génère de ce fait un « effet cocon », très confortable pour la plupart des profils de dormeurs. Il faut toutefois trouver un modèle parfaitement ajusté à votre propre morphologie, pour éviter que le cocon ne soit trop profond – au risque d’un « effet sarcophage » bien moins agréable.
- Les matelas à ressorts. Les ressorts de conception ancienne, biconiques ou multispires, ont globalement laissé la place aux nouvelles générations de ressorts dits « ensachés ». Ici, chaque ressort est inséré dans une enveloppe individuelle en textile ou en intissé. Ce sont les sachets qui sont reliés les uns aux autres, et non le métal des ressorts. Par conséquent, chaque ressort est indépendant, ce qui améliore autant la précision de l’amortissement que l’indépendance de couchage.
- Les matelas en latex. Ils existent en latex naturel et en latex synthétique, le naturel offrant une meilleure longévité. Sinon, ils offrent les mêmes caractéristiques en termes de soutien du fait de l’élasticité du matériau. Le latex apporte un confort très « typé », il faut l’essayer et comparer pour comprendre.
Sachez également que bon nombre de références sur le marché intègrent plusieurs technologies dans leur composition. Ainsi, rares sont les matelas 100% en mousse à mémoire de forme : ils intègrent en général plusieurs couches constituées d’autres matériaux.
Cette recherche de polyvalence a également donné naissance aux matelas dits « hybrides », qui combinent plusieurs technologies : ressorts + mousse viscoélastique, ou latex + mousse HR, etc. Des solutions innovantes pour combiner les avantages apportés par chaque technologie.
« Dans la literie, on fait souvent référence à la densité des matériaux. C’est un critère important pour les matelas mousses et les latex. Elle se mesure en kg/m3. La logique est de penser qu’un matelas plus dense sera plus ferme : c’est en partie faux. Cela dépend aussi de la qualité, du « niveau de gamme » du matériau en question. Un matelas peut être très dense et en même temps, confortable et accueillant. Il ne faut donc pas se fier seulement aux données d’une fiche technique : la densité vous indique surtout un niveau de qualité – et de tenue dans le temps. Pour le reste, faites confiance à vos sensations ».
Taille du matelas : voir les choses en grand
Quand on aborde la question de la taille du matelas, on enchaîne forcément avec la morphologie des dormeurs.
Commençons par la taille du dormeur. Un matelas à la bonne taille doit mesurer 15 à 20 cm de plus que celle du dormeur. Par conséquent, si l’un des deux dormeurs mesure 1,80m ou plus, il vous faut opter pour un lit en 200cm de longueur – l’autre standard de 190cm ne suffit pas. Si votre ado, qui dort dans un lit simple, franchit cette toise en l’espace de quelques mois, même conséquence : passez-le à un matelas de 200cm. Cela reste heureusement moins fréquent que ses sneakers…
Ensuite la largeur. Il n’y pas si longtemps, la largeur habituelle était le 140 cm. Ce qui représente donc 70 cm par dormeur : c’est moins qu’un lit standard 1 personne, qui fait 80cm. Donc dans un 140, on est un peu à l’étroit. C’est pourquoi le standard évolue depuis plusieurs années vers le Queen Size, qui fait 160 x 200 cm.
Si la taille de la chambre le permet et que vous appréciez avoir de l’espace, vous pouvez vous orienter vers un King Size (180 x 200) ou un California King Size (200 x 200).
Plus la corpulence des dormeurs est importante, plus un lit grande largeur s’avère agréable au quotidien.
Indépendance de couchage : pour la paix des ménages
L’indépendance de couchage, c’est la capacité du matelas à absorber les mouvements d’un des dormeurs sans les retransmettre à l’autre. Bref, c’est pouvoir bouger durant son sommeil sans réveiller l’autre.
Les fabricants ont fait énormément de progrès dans ce domaine, en particulier grâce à l’apport de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques de fabrication.
Néanmoins, vous pouvez encore aujourd’hui trouver sur le marché des produits déficients en matière d’indépendance de couchage. Ce sont souvent des produits d’importation, vendus à prix cassés. Sur le papier, c’est alléchant. Mais assurez-vous de les tester par vous-même sur un vrai sommier avant de vous décider. Il n’y a que comme ça que vous pourrez juger de leur performance en indépendance de couchage, une caractéristique avec laquelle vous allez cohabiter durant des années.
Si vous souhaitez maximiser l’indépendance de couchage de votre literie, il est recommandé d’utiliser 2 sommiers individuels – reliés l’un à l’autre – plutôt qu’un modèle 2 places. Chaque sommier absorbe les mouvements de façon indépendante et contribue ainsi à la performance du matelas. L’option d’utiliser 2 matelas individuels et un sommier 2 places est à proscrire : le trou entre les 2 dormeurs s’avère vraiment peu agréable à l’usage.
Respirabilité du matelas : un critère-clé
C’est une question que le conseiller du magasin vous posera forcément : vous êtes plutôt frileux ou bien vous avez tendance à avoir chaud dans votre sommeil ? En fonction de votre réponse, il va vous orienter vers des types de matelas assez différents.
L’équation est simple : plus vous avez chaud la nuit, plus vous transpirez dans votre sommeil, et plus le critère de respirabilité du matelas est important.
Des études ont montré que le volume de sueur généré par dormeur et par nuit peut monter à près d’un demi-litre ! Quant aux étés, ils sont de plus en plus chauds. Cette humidité, il faut que le matelas puisse l’évacuer, d’une part pour qu’il reste sain (hygiène), et d’autre part pour qu’il ne s’abîme pas rapidement (longévité).
- Les matelas à ressorts ensachés disposent d’un avantage majeur. Leur conception structurellement aérée évacue la chaleur avec une grand facilité.
- Les matelas en mousse polyuréthane bénéficient d’investissements constants en R&D. Les mousses de nouvelle génération sont plus aérées, mieux ventilées qu’auparavant. Un choix pertinent qui défie les préjugés.
- Pour le latex, la photo est plus contrastée. D’une part, le latex naturel est plus respirant que le synthétique. D’autre part, la qualité du latex en lui-même influence grandement sa performance respirabilité : évitez les produits d’entrée de gamme.
- Les matelas à mémoire de forme sont souvent considérés comme plus chauds, parce qu’ils épousent le corps de plus près et retiennent davantage la chaleur corporelle. Néanmoins, la mousse viscoélastique est la plupart du temps utilisée avec d’autres matériaux qui peuvent rééquilibrer ce phénomène.
« La respirabilité, c’est le résultat d’un tout. La technologie du matelas joue un rôle important, bien sûr. Mais elle est aussi très influencée par la qualité des textiles et des matières de recouvrement. Les coutils synthétiques ont énormément évolué, ils sont devenus très techniques, à la fois confortables et respirants. L’utilisation de matières naturelles dans le garnissage est également déterminante dans la gestion de l’humidité et l’évacuation de la chaleur. Portez une attention particulière à ces éléments, ils ont un impact important en matière de respirabilité ».
Le prix de votre matelas
Pour chaque ménage, c’est un critère fondamental et incontournable. C’est pourquoi il est important de se fixer une fourchette budgétaire avant d’aller en magasin. Quitte à y réfléchir ensuite à tête reposée si des éléments nouveaux sont apparus durant les visites.
« Vous allez changer de matelas, peut-être devez-vous aussi envisager de changer de sommier. Quel âge a-t-il ? Même s’il a l’air solide, un sommier s’use avec le temps, c’est peut-être le moment d’en changer. Allez-vous opter pour un matelas un peu plus grand ? Dans ce cas, il faut impérativement prévoir de le changer. Est-il compatible avec votre nouveau matelas ? C’est un autre point à vérifier. Bref, il y a plein de raisons objectives d’inclure la question du sommier quand on pense à changer de matelas. Y compris pour bien calculer son budget ».
Une literie de qualité, on la conserve environ 10 ans. C’est donc un investissement à considérer dans la durée – 3.650 nuits – mais aussi dans le volume d’utilisation : 7 heures de sommeil par nuit sur 10 ans, c’est 25.000 heures.
Lorsqu’on met le prix d’achat en perspective de ces données, la vision évolue.
Prenons un exemple. Pour une literie matelas + sommier que vous allez acheter disons 1.800€, cela vous revient à 0,49€ par nuit. Soit 15€ par mois.
Quand on pense à l’influence qu’apporte une literie récente et de qualité sur son bien-être et sa santé, on peut effectivement relativiser le montant de l’investissement.
Parlons Literie remercie pour leur contribution à cet article :
